Bravoure d’un gosse Français
Bravoure d’un gosse Français, sur un air de la Paimpolaise.
ENFANT DE FRANCE
Un nouvel acte de cruauté allemande, qui révoltera toutes les consciences, a été conté par M. Pauliat, sénateur du Cher. La scène s’est passée à Lourches, un village minier du Nord. Dans un coron, des soudards allemands ; ivres de genièvre, menaient grand tapage. Un lieutenant insultait la maitresse du logis. Dans un coin sombre, gisait un sergent français blessé, le bassin fracturé par un éclat d’obus. Excédé par les propos orduriers que tenait l’officier, révolté par les insultes de cette brute dressée contre une femme sans défense, le sergent saisit son revolver, visa et abattit roide l’odieux reître
1er couplet
- Parmi tous les crimes atroces
- Les cruautés des Allemands
- Restent toujours les plus féroces,
- Car les enfants petits ou grands
- Par eux sont frappés,
- Tués, massacrés,
- Et parmi tant d’autres victimes
- Nous trouvons Emile Desprès.
2ème couplet
- Un de ceux des héros sublimes
- Dont les noms seront honorés.
- C’était à Lourches, beau village
- Voisin des mines de Douchy
- Où les mineurs pleins de courage
- Pour nous travaillent jour et nuit,
- Mais les Allemands
- Comme des brigands
- Ayant pu pénétrer en France.
- Dans le Nord s’avançaient partout
- Et, prouvant leur bassevengeance,
- Massacraient et détruisaient tout.
3ème couplet
- Dans une auberge du village,
- Un des soudards, un lieutenant,
- Faisait des gestes de sauvage
- A la patronne en l’insultant;
- Un sergent Français
- Dans un coin râlait
- Mais, il eut quand même la force
- De tuer le lâche Allemand
- El les autres bandits s’efforcent
- De saisir le brave sergent.
4ème couplet
- Qu’on le prenne et qu’on le fusille,
- Clame le chef des Allemands,
- Ou qu’on l’attache après la grille
- Encor pendant quelques instants
- Pour voir fusiller
- Les quinze ouvriers,
- Ces mineurs pris dans le village
- Tous armés encore contre nous
- Et riant l’officier sauvage
- Les fait mettre ensemble à genoux.
5ème couplet
- Le sergent, que brûle la fièvre,
- Au gamin demande un peu d’eau
- Mais lorsqu’il la porte à sa lèvre
- D’un geste brusque, le bourreau
- Sur lui la répand
- Et prenant l’enfant
- Il ordonne qu’on le fusille
- Aux côtés du brave sergent,
- Mais pendant qu’on le déshabille,
- L’officier réfléchit pourtant.
6ème couplet
- Allons, petit, je le fais grâce,
- Dit le bandit, au pauvre enfant,
- Si tu veux bien viser en face
- Pour tuer ce maudit sergent.
- Et l’affreux bandit
- Présente un fusil
- Et le gosse aussitôt prend l’arme
- Et parait viser le sergent
- Mais soudain, sans craindre l’alarme,
- Frappe le soudard allemand.
7ème couplet
- Oui, c’est l’infâme capitaine
- Que sut frapper le brave enfant,
- Héros de quatorze ans à peine
- Déjà si brave et si vaillant.
- Mais à ses côtés Emile Després
- Vil surgir ainsi que des bêtes
- Quinze ou vingt soldats allemands
- Le frappant de leurs baïonnettes
- Et tirant tous à bout portant.
8ème couplet
- Le pauvre enfant mourut en brave
- Car il avait le cœur français,
- Tandis que les brutes esclaves
- Riaient de leurs lâches forfaits…
- Plaignons cet enfant,
- Pleurons-, ce vaillant,
- Respectons toujours sa mémoire
- Et sachons être ses vengeurs ;
- Inscrivons son nom dans l’Histoire
- Et couvrons sa tombe de fleurs.